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'endroit est banal; On entre par une porte d'appartement, mais ce soir là, il a été transformé pour l'occasion en un lieu plutôt intimiste qui invite au voyage.

 

19H. La scénographie est fin prête. La scène éclairée par une lumière chaude donne l'impression qu'en ce moment précis, on a bloqué la Terre pour l'empêcher de tourner en rond autour du soleil, pour qu'elle puisse recevoir pleinement la lumière de cette grande étoile. Ou alors, c'est le Soleil qu’on a empêché d'aller à l'ouest. Cette scène là rend cette vision dualiste du monde, selon que l'on soit disciple de Platon ou adepte de l'irrationalité cosmique.

Le public s'installe doucement dans ce lieu qu'il convient désormais d'appeler le couvent de fortune, et s'impatiente. La curiosité est à son paroxysme. Beaucoup d'interrogations se lisent sur les visages. Certains se demandent s'ils vont ressortir de ce spectacle transformés ou ensorcelés, tels de vulgaires poupées vaudou d'Haïti à qui on a jeté des sorts maléfiques.

20H30. La scène s'éteint, un gong accompagné d'une voix dans la pénombre annonce l’imminente entrée en scène des comédiens.

La scène s'illumine de nouveau et on les découvre. Puis une voix d'une profondeur envoûtante traverse la salle et emporte tout sur son passage. C'est cette voix qui va tenir le public en haleine durant tout le spectacle.

 

Un duo de danseurs exécutera, avec une précision dont eux seuls ont le secret, des mouvements de danse d'inspiration vaudou, sans entrer en transe, en toute harmonie avec les percussions et voix.

Et comme s'ils cherchaient à nous ensorceler pour de vrai, les paroles puissantes des poètes se succèdent, ponctuent les chants, les tambours et les mouvements sacrés - tout en communion avec le public.

          

Le public a été embarqué dès le début dans cette aventure comme s'il participait à une performance au lieu d'assister impuissant à son envoûtement. Les spectateurs ont ainsi vécu une expérience - pas seulement un spectacle. C'est peut-être le bon moyen pour conjurer les sorts.
Finalement, il y aura ni poupées vaudou, ni sorts jetés mais un vrai moment de partage et de communion.

Ecrit par Anicet HOUNKPE - Rédacteur ArtSoAfrica.

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